Natasha Dakhli tire son inspiration de l’environnement naturel dans lequel elle a grandi, plus particulièrement du monde minéral et végétal de la garrigue.
Ses réflexions la poussent à remonter à ses origines familiales. Petite fille de Harkis, elle fait partie des familles pour lesquelles la souffrance du déracinement provoque des questions identitaires. Le tabou intrafamilial empêche-t-il de se connecter à ses racines ? Par quel chemin trouver ces mots perdus de n'avoir jamais été dits ? Quel est le lien avec ce pays, l'Algérie, inconnu et dont on en tait les souvenirs ? La transmission se fait-elle toujours par les mots ?
Ce questionnement déteint de façon plus ou moins consciente sur le travail de Natasha Dakhli. Sa mise en scène explore ces souvenirs en ruine, à l'image de fouilles archéologiques mémorielles, de vestiges de son histoire, comme un puzzle de l'intime à reconstituer. L’artiste accorde beaucoup d'importance à la justesse de la ligne, fluides, rondes, efficaces retranscrivant une certaine sensualité : les œuvres de Natasha Dakhli ont souvent quelque chose de vivant, dans leurs courbes, leurs rondeurs, leurs voluptés. Ces sculptures reprennent des codes d'architectures traditionnelles anciennes, pensées pour évoluer à l'intérieur et l'extérieur de La Maison afin de créer un dialogue avec l'espace dans lequel elles prennent place.
@natashadakhli